À l'occasion de chaque nouveau film de Clint Eastwood, on s'émerveille à la fois de la constance et de la capacité de renouvellement de ce metteur en scène. "Le Cas Richard ]ewell" confirme la maîtrise du cinéaste : la concision, l'efficacité du spectacle n'impliquent aucune hâte excessive ; le film a au contraire l'aspect serein des oeuvres réfléchies. La vision critique de la vie américaine, si fréquente et si peu satirique chez cet auteur, prend ici pour objet le cynisme d'une presse qui s'applique à interdire d'admirer les héros qu'elle a exaltés et entend gouverner jusqu'à l'action policière, non moins inhumaine qu'elle. Profondément attaché au concret et au quotidien, à la vérité des choses et des hommes, au silence et aux propos naïfs des gens simples, Eastwood dénonce vigoureusement, sans esprit partisan, les emportements des foules et des groupes institutionnels publics et privés dont la violence s'exerce contre les personnes au mépris de toute décence démocratique. Cela intéresse sans aucun doute notre vision des puissances médiatiques de notre pays. Sommaire. "Le Cas Richard Jewell". A l'épreuve des faits : les derniers films de Clint Eastwood.