La Justice, les procès
Bulletin : Positif 712 - juin 2020
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Numéros de page :
pp.78-82, 84-102, 104-111
En un sens, ce dossier prolonge celui consacré aux populismes, il y a trois mois. Quand cesse l'Etat de droit, s'impose le règne de l'irrationnel, de la foule vengeresse qui se substitue à la loi. En privilégiant une seule étude de film, celle d'"Autopsie d'un meurtre", nous ne voulons pas seulement rendre hommage à un chef-d'oeuvre, mais pointer l'importance d'un cinéaste, Otto Preminger, Juif viennois, témoin d'un empire englouti par la Première Guerre mondiale, l'Autriche-Hongrie, qui se jeta ensuite dans les bras du nazisme. Preminger, comme ses compatriotes et coreligionnaires Lang ("Furie", "L'Invraisemblable vérité") ou Wilder ("Témoin à charge"), a eu conscience de la perte des valeurs et, réfugié à Hollywood, en a fait, comme eux, un des thèmes de sa réflexion morale et démystficatrice. Sommaire. Pédagogies du procès politique. "Autopsie d'un meurtre", le droit et la courbe. Jurisprudence Sidney Lumet. Honni soit qui mal y juge. Vues sur la cour. Théâtre de l'éphémère, le thème de la justice dans le cinéma italien. Procès carnavalesques et simulacres de justice. Le cinéma est souvent paresseux.