Remarqué dès son premier film, ″L'uomo in piu″ en 2001, où figure déjà son acteur fétiche, le comédien de théâtre Toni Servillo, Paolo Sorrentino confirme les promesses mises en lui avec ses films suivants, tous présentés à Cannes en compétition : ″Les Conséquences de l'amour″ en 2004, ″L'Art de la famille″ en 2006, ″Il Divo″ en 2008. Ce dernier remporte le Prix du Jury, un jury présidé par Sean Penn. Dans ces années où le cinéma italien peine à se faire reconnaître au niveau international, Sorrentino s'impose comme le cinéaste le plus doué de sa génération : son originalité formelle, ses cadrages surprenants, son esthétique baroque où la musique joue un rôle primordial, vont de pair avec la rigueur de son propos. ″Il Divo″, par exemple, offre le portrait saisissant de Giulio Andreotti et distille une réflexion originale sur les jeux mystérieux du pouvoir. Attiré par l'image de l'Amérique et ayant séduit Sean Penn, Sorrentino tourne en Irlande et aux Etats-Unis ″This Must Be the Place″ (2011), évocation d'une figure de musicien rock mélancolique lancé a la recherche du tortionnaire de son père, un rescapé d'Auschwitz.