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Jafar Panahi, "Taxi Teheran"

Numéros de page :
8 p. / p. 6-13
Abbas Kiarostami et Jafar Panahi (qui fut son assistant) sont les figures de proue du cinéma iranien contemporain. Tous deux ont rencontré des difficultés avec les autorités de leur pays. Kiarostami, dans un mouvement centrifuge, a préféré, depuis quelques années, tourner à l'étranger, d'abord en Italie puis au Japon. Panahi, par une démarche centripète, a choisi de rester travailler en Iran après avoir été condamné à six ans de prison (qu'il n'a pas effectués) et à vingt ans d'interdiction de filmer. Cela ne l'a pas empêché de tourner clandestinement trois longs métrages : « Ceci n'est pas un film », présenté à Cannes en 2011, « Closed Curtain » (inédit en France), programmé à Berlin en 2013, tous deux réalisés en intérieurs, et « Taxi Téhéran » tourné dans les rues de sa capitale. C'est ce film qui vient de recevoir l'Ours d'or au festival de Berlin. Peu de cinéastes ont été aussi primés que Panahi. Il a été couvert d'or (Caméra d'or pour « Le Ballon blanc » en 1995, Léopard d'or pour « Le Miroir » à Locarno en 1997, Lion d'or pour « Le Cercle à Venise » en 2000) et d'argent (« Hors jeu », Ours à Berlin en 2006, « Closed Curtain », Ours pour son scénario en 2013). Il se confirme avec « Taxi Téhéran » non seulement comme un metteur en scène majeur mais comme un tenant courageux de la liberté d'expression.