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Philippe Garrel

Numéros de page :
9 p. / p. 14-22
Voici, dans ce numéro, notre première rencontre, longue et passionnante, avec Philippe Garrel. Non que nous n'ayons pas tenté auparavant de le rencontrer, mais, n'accordant des entretiens qu'avec parcimonie (deux ou trois à la sortie de chaque film), le cinéaste ne les réservait jusque-là qu'aux fidèles entre les fidèles. "Positif", néanmoins, a souvent parlé de ses films, de "J'entends plus la guitare" au "Vent de la nuit", de "La Naissance de l'amour" à "Sauvage Innocence" et à "La Jalousie", en chantant - mais pas toujours - les beautés et la poésie intenses. Dès "Marie pour mémoire" (1968), son premier long métrage, Louis Seguin et Robert Benayoun, tenants de l'orthodoxie positiviste, tout en regrettant l'influence de Cocteau et de Godard, louaient, le premier, "sa sensibilité extrême qui le conduit droit à une intelligence aiguë du pathétique", le second, de nouveau "sa sensibilité" et "son sens dynamique du récit, son esprit de condensation". Garrel fait partie de ces grands artistes possédant un noyau dur, une conviction intime qui, depuis cinquante ans, lui ont permis d'accomplir une oeuvre unique dans le cinéma français dont "L'Ombre des femmes" est un des plus beaux témoignage