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Richard Brooks, un homme en colère

Numéros de page :
20 p. / p. 92-111
Il était temps de revenir à Richard Brooks auquel l'Institut Lumière consacre une rétrospective. Dans les années 50 et 60, "Positif" en fit un de ses auteurs américains préférés, en particulier sous la plume de Roger Tailleur. Il faisait partie d'une nouvelle génération de réalisateurs hollywoodiens (Robert Aldrich, Nicholas Ray, Frank Tashlin) qui portaient un regard sévère sur leur société et démentaient un lien commun de la critique selon lequel le maccarthysme avait chloroformé la création cinématographique aux Etats-Unis. Au contraire, et par réaction contre le conservatisme qui régnait en politique, jamais autant de metteurs en scène, des anciens (Kazan, Mankiewicz, Wilder) aux plus jeunes, n'avaient décapé les mythes avec vigueur tout en renouvelant les genres. Reporter dans la presse écrite, commentateur de radio, romancier, Brooks passe à la réalisation avec "Crisis" ("Cas de Conscience") en 1950, après avoir signé des scénarios remarquables suivant l'exemple de Preston Sturges, puis de Houston, Wilder, Mankiewicz, Daves, Fuller qui dans les années 40, étaient passés derrière la caméra après avoir écrit pour d'autres. De son métier de journaliste, il avait gardé le souci de rechercher la vérité. Ancien écrivain, il aimait les adaptations littéraires et théâtrales. Avec la collaboration des plus grands acteurs de son temps, il a laissé, avec 24 films, une oeuvre riche, inégale et souvent passionnante.