Il était temps de revenir à Richard Brooks auquel l'Institut Lumière consacre une rétrospective. Dans les années 50 et 60, "Positif" en fit un de ses auteurs américains préférés, en particulier sous la plume de Roger Tailleur. Il faisait partie d'une nouvelle génération de réalisateurs hollywoodiens (Robert Aldrich, Nicholas Ray, Frank Tashlin) qui portaient un regard sévère sur leur société et démentaient un lien commun de la critique selon lequel le maccarthysme avait chloroformé la création cinématographique aux Etats-Unis.

Richard Brooks fait partie de ces cinéastes pour qui filmer avait un sens. Plus qu'un esthète, il était un moraliste, qui n'a cessé d'ausculter la société américaine, d'en gratter les croûtes, d'en raviver les blessures.