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Maren Ade

Numéros de page :
8 p. / p. 14-21
Du bon usage de la dérision pour lutter contre les excès du capitalisme ; et du très bon usage de la mystification pour révéler la vérité des êtres ; voilà, au fond, de quoi nous parle "Toni Erdmann", troisième long métrage de la réalisatrice allemande Maren Ade. De fait, en relatant les tours et détours d'un père anar et farceur, prêt à tout pour redonner le goût du bonheur à sa fille cadre sup', cette fable de presque 3 heures confirme le talent singulier de cette cinéaste encore peu connue, quoique âgée de 39 ans. Découverte à Sundance en 2003 avec "The Forest For The Trees", film modeste (non distribué en France) mais d'une belle profondeur sur la solitude et l'aliénation d'une enseignante débutante ; elle fut, il est vrai, identifiée un peu plus largement avec "Everyone Else". Une étude au scalpel, remarquable, d'un couple en vacances en Sardaigne, qui lui permit de remporter un Ours d'argent à Berlin en 2009 (voir critique dans Positif de décembre 2010), il était donc plus qu'urgent, évident, de donner la parole, aujourd'hui, à cette auteure-réalisatrice-productrice accomplie. Puisque, décidément, "Toni Erdmann" l'a fait entrer dans la cour des grands.