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Les Formes de l'affect écologiste. Des attachements à la critique

Numéros de page :
pp.130-144
L’histoire peut-elle donner raison par elle-même à un mouvement politique ? Nous sommes fondés à nous poser la question, aujourd’hui plus qu’hier encore, au sujet de l’écologisme, puisque, en apparence au moins, les transformations de la planète, du vivant et du climat plaident d’elles-mêmes pour une réponse écologique. Ce serait en quelque sorte le monde lui-même qui appellerait à sa protection, la conjoncture matérielle, sociale et économique qui fournirait à la simple intuition le geste critique approprié. Malheureusement, il n’en est rien : les événements ne parlent pas dans le champ de la politique avec une voix suffisante et il reste nécessaire d’élaborer la pensée politique de l’écologie à l’intérieur de l’espace idéologique contemporain. Une vision optimiste des décennies écoulées pourrait suggérer que le mouvement de protection de l’environnement est à l’évidence l’incarnation d’une nouvelle rationalité politique vouée à s’imposer, dans les régions du monde les plus industrialisées comme dans celles qui atteignent plus tardivement ce que l’on appelle encore le «développement».