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Education prioritaire. "Une réforme qui favorise les logiques clientélistes"

15 février 2021
Auteurs
Numéros de page :
pp.20-21
Le 23 novembre 2020, Nathalie Elimas, secrétaire d'Etat chargée de l'Education prioritaire, annonçait le début d'une expérimentation qui pourrait mettre fin aux réseaux d'éducation prioritaire en 2022. Testée dans trois académies dès septembre 2021, celle-ci consisterait à réserver le label et le pilotage national de l'éducation prioritaire aux réseaux d'éducation prioritaire renforcée (REP+). Les réseaux d'éducation prioritaire (REP), eux, ne feraient plus l'objet d'une politique nationale, mais seraient soumis à un pilotage académique, voire départemental. Conformément aux préconisations du rapport "Azéma-Mathiot" de novembre 2019, il s'agirait de diminuer les effets de seuil induits par la carte de l'éducation, jugée trop dichotomique. Selon Jean-Yves Rochex, chercheur et professeur émérite de sciences de l'éducation à l'université Paris 8-Saint-Denis, le projet de réforme vide l'éducation prioritaire de sa spécificité. Avec sa mise en place, c'est toute la question des inégalités sociales et des rapports sociaux les produisant qui risque d'être diluée.