Nous rapportons l’histoire d’une patiente de 24 ans ayant présenté une rupture spontanée d’un anévrysme de l’artère splénique au cours du troisième trimestre de la grossesse. Celle-ci, de par les changements physiologiques et hormonaux qu’elle impose, favorise la survenue de l’anévrysme de l’artère splénique et sa rupture. Bien qu’il s’agisse d’une complication rare, son pronostic est redoutable et le tableau clinique typique associant douleur abdominale, hypotension et anémie est trompeur pour le clinicien qui évoque, plus volontiers, un hématome rétroplacentaire ou une rupture utérine. La survie materno-fœtale dépend de la rapidité diagnostique et d’une prise en charge multidisciplinaire, raisons pour lesquelles il est important que le clinicien considère ce diagnostic différentiel lors de la survenue d’une douleur abdominale ou d’un hémopéritoine chez la femme enceinte, particulièrement durant le 3ème trimestre de la grossesse.