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A voix haute. Jean-Marie Cavada, président de l'iDFRIghts, institute for Digital Fundamental Rights

Numéros de page :
pp.11-12
C’est à deux pas de la place de la République que nous retrouvons Jean-Marie Cavada. Venu de l’Ouest parisien, c’est avec joie qu’il retrouve l’arrondissement où il débuta le journalisme 60 ans plus tôt. Dans un local de l’ORTF, l’ancêtre de Radio France, il y classait les disques pour l’antenne. Des décennies plus tard, les médias ont embrassé le digital. Pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Après une brillante carrière dans l’audiovisuel, Jean- Marie Cavada mène désormais un combat politique contre les excès des champions mondiaux du numérique. "Nous avons à faire à un capitalisme sauvage, un capitalisme de cow-boy", constate-il. Malgré une prise de conscience et quelques actions des législateurs en faveur de la défense du consommateur (RGPD), ou des entreprises (DMA, droit voisin de la presse, etc.), nous sommes encore loin du compte. Le chemin est long et bien évidemment semé d’embûches. Avec la directive droits voisins, le législateur européen a mis entre les mains de la presse un outil pour se défendre. Et pourtant, les avantages de quelques-uns ont pris le dessus sur l’intérêt général, comme le montre l’accord Google-Apig. "Un choix précipité de quelques éditeurs pour faire rentrer un peu d’argent dans les caisses", déplore l’ancien député européen désormais président de l’iDFRIghts, Institute for Digital Fundamental Rights, un think tank qui s’attache à la protection et à la défense des droits et libertés dans l’univers numérique. "N’hésitons pas à aller très loin dans la réflexion pour empêcher ces puissances financières de devenir des puissances totales." Tel un "marcheur" du nouveau siècle, on peut compter sur Jean-Marie Cavada pour guider les décideurs vers cet objectif.