C'est vrai, il y a quelque chose d'"En attendant Godot" dans "Aquaviva", projet au titre faussement incantatoire. Beckettien, le sol décharné que Guillaume Trouillard s'attache à mettre en scène depuis plus de vingt ans. Beckettienne, cette composition/décomposition à la fois douloureuse et architecturale, qui a maintes fois exigé que le Palois suspende le cours de son oeuvre. en inverse les planches, la déleste d'incartades trop ampoulées pour mieux repartir. En résidence croisée entre la Maison des auteurs d'Angoulême et la Villa Médicis de Rome, il a pu canaliser son énergie sur la dernière partie de son édifice - c'est qu'il est aussi éditeur et membre d'une compagnie de création de spectacles mêlant chant, danse, musique et dessin projeté, "Les Parcheminiers". L'occasion d'emprunter avec lui un chemin de ruines singulièrement absolu.