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"La Brigandine"

Editeur :
Année de parution :
2017
1 vol. (473 p.) : ill. en coul. : 23 cm
9782954843568
Au sein de ce vaste continent que constitue la littérature dite « de gare », la Brigandine (créée dans un premier temps sous le nom de Bébé Noir avant ses démêlés avec la censure) fait figure de collection atypique. Lancée par Henri Veyrier en 1979, elle sem- ble à première vue s'inscrire dans le sillage des collections similaires (Eurédif, Eroscope...) et profiter d'un certain engouement pour la littérature érotique à cette époque. Néanmoins, grâce à son directeur de collection Jean-Claude Hache, « jeune homme doux et cultivé, plus préoccupé de littérature de bonne tenue que de marché de masse », elle va acquérir immédiatement une identité forte et singulière. Plutôt que de faire appel aux vieux routiers du roman de gare rompus à la tâche, Hache aura l'idée de fédérer des individualités n'ayant jusqu'alors jamais écrit (du moins, dans ce domaine), venant d'horizons divers (le journalisme, la critique de cinéma, l'illustration, l'univers de la BD...) mais partageant les mêmes idéaux libertaires. L'objet de cet ouvrage est de montrer comment, en dépit d'un cahier des char- ges assez strict (inscription dans le genre policier, un tiers d'érotisme obliga- toire...), les auteurs vont parvenir à se libérer des carcans imposés et à faire de cette collection un terrain de jeu et d'expérimentations, véritable carrefour de nombreuses tendances : le néo-polar, l'érotisme émancipateur, le « midi-mi- nuisme » et le cinéma bis (avec des personnalités comme Jean-Pierre Bouyxou, Jacques Boivin, Raphaël Marongiu), la bande dessinée et une orientation po- litique teintée par les idées de l'internationale situationniste. Tout en s'inscri- vant de plain-pied dans le cadre de la paralittérature, la Brigandine apparaît aujourd'hui comme l'un des derniers feux d'une certaine contre-culture née dans le sillage de mai 68.