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L'écu et l'épée dans Artus de Bretagne

01 avril 2023
Numéros de page :
16 p. / p. 431-446 : ill. en coul.
Dans Artus de Bretagne, dont la première partie a été composée vers 1300, le héros porte un écu blanc ou échiqueté. L’article revient sur cette alternance ainsi que sur la paire constituée par l’écu et l’épée, deux éléments qui permettent de soutenir l’hypothèse d’une écriture en deux temps, la fin du roman étant une continuation allographe. Le motif du don des fées permet quant à lui d’éclairer la pratique intertextuelle à l’œuvre dans ce récit néo-arthurien. Malgré le caractère formulaire d’un certain nombre de mentions coordonnées, l’épée et l’écu ne constituent pas véritablement une paire : l’écu, dans la première partie du roman, vole la vedette à l’épée, pourtant distinguée par le nom de Clarence. Plus que l’épée, l’écu est associé à la lumière et à l’amour ; il trouve sa place dans les tableaux qui exaltent la cour et la chevalerie et en esthétisent les représentations, et contribue à construire Artus comme héros restaurateur de lumière ; de plus l’écu médiatise et met en image le corps à corps amoureux. Cependant le traitement de l’épée et de l’écu n’est pas uniforme tout au long du texte, la fin à partir du § 419 étant vraisemblablement une continuation allographe, qui a ajouté – maladroitement – l’échiqueté breton, et qui, plus épique que courtoise, rétablit la primauté de l’épée et rétrograde l’écu.