L'article montre les échos nés entre l'actualité récente provoquée par les attentats de 2015-2016 en France et les politiques et débats qui les ont suivis (loi sur l'état d'urgence, assignations à résidence des individus jugés dangereux, mesures d'internement administratif, etc.) et un chantier de recherche personnel consacré à l'histoire de la dénazification de l'Allemagne après 1945, en particulier les mesures d'internement des cadres du régime nazi décrétées par les puissances d'occupation. L'article ne compare pas à proprement parler ces deux situations, mais met en évidence un certain nombre d'analogies et de résonances, en faisant le détour par l'expérience et la mémoire de la guerre d'Algérie qui pèsent dans le cas français en matière d'internement. A partir d'une structure triangulaire (actualité, guerre d'Algérie, Libération), l'article s'interroge en définitive sur les effets que provoque inévitablement le présent dans les questionnements des chercheurs.