A l'occasion de la sortie de "La Promesse de l'aube". Entretien avec Eric Barbier
Bulletin : <>Avant-scène cinéma 648 - décembre 2017
01 décembre 2017
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Numéros de page :
pp.140-149
Adapté du roman éponyme de Romain Gary, "La Promesse de l'aube" est assurément l'un des films les plus attendus de cette fin d'année. Eric Barbier et ses producteurs ont mis la barre haut concernant l'un des films les plus coûteux de la saison, mais qui évidemment nous en met plein la vue, nous entraînant depuis les années 20 jusqu'aux lendemains de la guerre à travers plusieurs pays, et même plusieurs continents. Il est vrai qu'avant d'être l'objet d'un roman, la vie de Romain Gary fut des plus romanesques. Mais aussi spectaculaire qu'il soit, le film (comme le roman dont il est adapté) vaut d'abord par la peinture de l'intime, et notamment de ce lien passionnel qui unit une mère et son fils à travers les soubresauts de l'Histoire. Cette passion, nous la ressentons d'autant plus profondément que les deux personnages principaux sont portés par des comédiens hors du commun. Comme à son habitude, Pierre Niney est épatant dans la peau du romancier-aventurier que fut Romain Gary. Mais c'est bien Charlotte Gainsbourg qui nous scotche à notre fauteuil tant elle tire le personnage de la mère vers des terres inexplorées, où elle se transforme physiquement pour nous offrir une prestation qui vaut tous les prix d'interprétation du monde. Le plus
souvent évanescente et introvertie, la fille de Jane B. et de Serge G. a définitivement quitté les rivages de l'adolescence (prolongée) pour affirmer une maturité et un talent surmultipliés.