Du Cri à la patrouille, l'ordre public dans les communes italiennes, 1250-1350
Bulletin : Revue historique 682 - avril 2017
01 avril 2017
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pp.251-266
Dans les villes de l'Italie communale, jusqu'au milieu du XIIIe siècle, l'ordre public a été assuré par les communautés de voisins, qui devaient courir en entendant les cris des victimes et capturer les criminels. Cette pratique, nommée "accorruomo", pouvait pourtant engendrer des rixes ou des émeutes. A la fin du "Duecento", les gouvernements urbains ont accompli un effort considérable pour mettre en place un appareil de sûreté efficace au service des magistrats, en soldant des dizaines ou des centaines de "policiers" professionnels qui pouvaient patrouiller dans les rues. Ce fut la source d'importants changements, mais aucune commune n'eut jamais les ressources suffisantes pour créer une force capable de contrôler la totalité de la ville et de ses campagnes. L'autorité des hommes du podestat finit donc par se superposer à la pratique de l'"accorruomo", compliquant encore un cadre déjà structuré.