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D’Art et d’essai

01 octobre 2018
Numéros de page :
pp.789-801
On peut lire Bazin comme un extraordinaire critique de cinéma ; on peut aussi écrire sa biographie intellectuelle à la manière de Dudley Andrew, ou, ainsi que cela se fait de plus en plus à présent, le situer dans un milieu intellectuel et dans le débat sur le cinéma des années 1940-1950 en France, par une recherche historique du genre de celle d’Antoine de Baecque ; on peut encore s’efforcer de le soustraire à la «tyrannie» du nom d’auteur, afin de désingulariser Bazin et de constituer ce que François Albera et Laurent Le Forestier appellent "l’histoire des discours sur le cinéma en France au sortir de la Seconde Guerre mondiale". Quant à moi, je préfère aujourd’hui me libérer de la gêne de Michel Foucault, qui, il y a un demi-siècle, regrettait de recourir à des noms d’auteur, ainsi que d’un malaise courant parmi les chercheurs en cinéma, à savoir leur peur de l’auteurisme, ou culte de l’auteur, selon le terme utilisé par les cinéastes de la Nouvelle Vague.