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Le Prédicant, hérétique et séditieux

01 janvier 2009
Auteurs
Numéros de page :
16 p. / p. 39-64
La figure du prédicant telle qu'elle apparaît pour le pouvoir royal est définie clairement à partir de l'édit de Compiègne. Elle révèle un singulier collectif qui devient le principal vecteur des idées hérétiques et des scandales, un responsable d'actes de séditions et un individu sous les ordres des pasteurs de Genève. La construction de cette image repose sur la figure traditionnelle du faux prophète, largement remodelée par le contexte des années de genèse de la Réforme française. Entre 1557 et 1560, le prédicant traduit l'interprétation de la crise religieuse - et politique - du pouvoir royal, il envahit son champ de l'imaginaire et de son action politique, il est au coeur de tous les édits, répressifs comme d'apaisement. En 1561, après ce qui semble être un apogée de cette figure paradigmatique, la régence de Catherine de Médicis cherche à imposer une politique de concorde qui recompose la figure du prêcheur hétérodoxe, qui peut désormais être aussi un prédicateur catholique exclusiviste. Et, par l'édit de janvier 1562, elle promeut des prédicants calvinistes au statut de ministres de la Religion.