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Téhéran miroir du monde

01 juin 2011
Auteurs
Numéros de page :
3 p. / p. 128-130
Pour la première séquence de son film, Asghar Farhadi reprend le procédé utilisé par Kurosawa dans ″Rashomon″. Il s'agit de filmer une audience dans un tribunal. Les comédiens, les justiciables, sont face à la caméra. Le contrechamp, le juge, n'est pas filmé. Le juge, c'est le spectateur lui-même, face à ses responsabilités et à ses difficultés. C'est à lui que le dilemme est soumis, que le conflit est exposé. Et quand plus tard dans le film un juge sera montré, il s'agira d'un homme sensible, prêt à écouter chacun, disposé à se mettre au coeur des contradictions pour être à la fois conscient de ses devoirs, de son autorité, et équitable. Ce juge filmé sera finalement un spectateur idéal. La force d'Une séparation, comme chaque fois dans les oeuvres importantes, est donc évidente à la première minute et ne cessera de l'être jusqu'aux dernières images, tout aussi extraordinaires que les premières.