Quand les guerres américaines deviennent du cinéma hollywoodien
Bulletin : <>Avant-scène cinéma 620 - février 2015
01 février 2015
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4 p. / p. 156-159
Comme au bon vieux temps : à quatre-vingt printemps passés, la vieille légende Clint Eastwood a confirmé que les années ont sur lui une emprise toute relative. Son nouveau film en tant que metteur en scène renoue ainsi avec deux éléments importants de sa longue carrière : un succès public foudroyant, sans appel, et une controverse politique totale comme à la grande époque de "Dirty Harry". En portant à l'écran la vie de Chris Kyle, le plus décoré des snipers américains de la guerre d'Irak, Eastwood a ainsi à nouveau attiré les foudres de l'intelligentsia de gauche américaine, lui reprochant de glorifier un homme plus assassin que soldat. Le débat a rebondi entre les pro-Eastwood qui soulignent qu'"American Sniper" est une oeuvre anti-guerre, les patriotes, qui soutiennent l'héroïsme de Kyle et de tous les Américains dans le conflit d'Irak, et les critiques vent debout, dont l'inévitable Michael Moore au premier rang. Bref Eastwood est toujours là, qui concentre les questions, les affrontements, au centre du succès et de toutes les controverses cinquante ans après sa starification dans les films de Sergio Leone.