Il a fallu finalement en passer par Malraux. Dans ses livres les plus importants, Georges Didi-Huberman avait côtoyé les grands thèmes des "Ecrits sur l'art" de l'écrivain : l'anachronisme, la métamorphose, la « connaissance par les montages ». Ses auteurs fétiches ont, pour la plupart, joué un rôle dans la vie de Malraux ou croisé sa trajectoire intellectuelle, qu'il s'agisse de Carl Einstein, proche du couple André et Clara Malraux dans les années 1930, de Walter Benjamin ou de Georges Bataille. Dans "L'Album de l'art à l'époque du « Musée imaginaire »", dont la publication a accompagné un cycle de conférences données l'an dernier au musée du Louvre, Georges Didi-Huberman pose donc à son tour la question relancée par la parution des "Ecrits sur l'art" dans la « Bibliothèque de la Pléiade » en 2004 : quel peut être le « rôle d'André Malraux dans les questions débattues sur (...) la pensée même des images qui configurent notre monde historique ou notre "héritage culturel", comme aimait dire l'auteur du Musée imaginaire » ? « Quelle peut être, aujourd'hui, la valeur d'usage de la grande idée de "Musée imaginaire" introduite par André Malraux dans le domaine - pratique, historique et théorique - des arts visuels ? ».