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″Appelons ça la vie dédoublée"

01 mars 2015
Numéros de page :
7 p. / p. 246-252
Le moi n'est pas une forme fixe, un axe, une colonne autour de laquelle s'articulent un corps, une conscience, un être, c'est une construction, maladroite, bancale, engoncée. Ou une reconstruction. Parfois, lorsque le pire menace, une déconstruction. Autour de toutes ces hypothèses, de ce tremblement de leur identité, les écrivains s'affairent. La « littérature du moi » - catégorie désormais admise, dûment renseignée - désigne donc un genre connu dans lequel la critique range les auteurs qui brûlent de se raconter sous toutes les coutures. Revendiquant, au nom de leur art, une liberté qu'on leur dispute parfois, les romanciers inventent des variantes, usent de la fiction comme renfort et ligne de fuite.