Les Extrêmes droites à l'offensive
Bulletin : Le Monde diplomatique 682 - janvier 2011
01 janvier 2011
Numéros de page :
4 p. / p. 19-22
Coup sur coup, en deux ans, l'extrême droite a frôlé ou franchi la barre des 10%, voire des 15%, lors d'un scrutin national dans plusieurs Etats européens, comme la Belgique (17,1%), la Bulgarie (12%), la France (10%), la Hongrie (14,8%), les Pays-Bas (17%) ou la Norvège (22,9%). En Italie, où l'Alliance nationale a rompu le cordon ombilical pour s'intégrer à la droite classique, la Ligue du Nord sécessionniste préside la Lombardie, la Vénétie et le Piémont . En Suisse, l'Union démocratique du centre, un an après l'interdiction des minarets, a convaincu 53% des votants d'expulser tout immigrant reconnu coupable d'un ″crime″ - y compris d'″abus d'aide sociale″... Rien là, toutefois, d'un bloc homogène. A l'Est, l'extrême droite hérite d'une histoire longue et spécifique. A l'Ouest, les néofascistes traditionnels vivotent dans leurs ghettos. En revanche, les partis anti-système en quête de respectabilité, ainsi que les nouveaux venus que l'on pourrait qualifier d'ovnis - tel le Parti de la liberté néerlandais - ont le vent en poupe. Leur fonds de commerce se renouvelle, non sans contradictions, mais avec deux points communs : l'exploitation de la crise sociale et le rejet des musulmans. Deux thèmes largement développés en France par Mme Marine Le Pen, qui espère remplacer son père à la tête du Front national en janvier 2011.