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Trois colonnes, trois poètes

16 octobre 2015
Numéros de page :
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"Le Voyage de Bougainville", se réclame à l'évidence de la poésie du XVIIIe siècle et prend soin de ne pas mettre un pied dans le romantisme. A l'origine de ce travail, il n'y a pas de volonté de didactisme mais une double question : « suis-je capable de parler de tout ? » ; « arriverai-je à faire qu'un poème soit aussi satisfaisant pour l'oeil que pour l'oreille ? » La dernière page tournée, la réponse est évidente : oui. Patricia Cottron-Daubigné ne cherche pas à convaincre. Grâce à une langue qui excède à chaque fois la simple notation, elle saisit au vol, elle esquisse, elle réveille, elle suscite, et répond par l'empathie aux fantasmes de haine déjà dénoncés par Flaubert. A soixante-douze ans, Jean-Pierre Verheggen n'est pas du genre à se convertir en reniant ses excès ou à baisser la voix lorsque la camarde se retourne. A l'inverse de ceux qui regrettent leurs frasques passées et rentrent dans le rang, il persiste et signe.