La Fontaine, again ?
16 mars 2017
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2 p. / p. 21-22
Si traduire un texte, et, en l'occurrence réécrire une fable, permet et même impose de sonder avec acuité l'oeuvre qui fait l'objet de cette attention, c'est toujours cela de gagné sur les approximatifs survols de nos lectures habituelles. Et c'est beaucoup. Traduire, c'est d'abord mieux voir avant de voir autrement. Mais toucher ainsi à La Fontaine est surtout un défi linguistique qui frôle l'impossible. Comment, dans une langue choisie, rendre d'une façon non seulement adéquate mais belle toute la subtilité et la feinte, la simplicité désarmante de l'original, sa pudeur, sa justesse, son ironie tamisée, sa cohérence esthétique et sa prosodie sans fausse note, sans oublier l'impeccable naturel des dialogues ? Il serait plus facile en effet de lacer ses chaussures avec des baguettes chinoises...