Aller au contenu principal
couverture du document

Robert Coutelas. Artiste de la liberté (ou de la mort)

01 juillet 2023
Numéros de page :
pp.132-135
Pour beaucoup, être artiste est une occupation, un métier, une carrière, voire une posture. D'autres, comme Robert Coutelas (1930-1985), préfèrent « devenir fous, dans le sens où socialement on l'entend, que de forfaire à une certaine idée supérieure de l'honneur humain », comme l'a écrit Antonin Artaud à propos de Vincent van Gogh. Peu importe alors qu'on les appelle aliénés, spirites, bruts, naïfs, populaires ou authentiques, ce sont à eux que nous devrions réserver le nom d'artistes, car il ne leur a été donné par personne, ils l'ont gagné de haute lutte, parfois même ils ont dû le « reprendre à l'ennemi », comme disait Gérard Gasiorowski, qui a livré au début des années 1970 une véritable guerre à la peinture, jusque dans ses ultimes retranchements, les Croûtes, allant jusqu'à peindre même avec le jus de ses excréments. Comme Van Gogh, comme Coutelas, nous devrions saluer avec Artaud tout individu qui tient « le plus au monde à son idée de peintre, sa terrible idée fanatique, apocalyptique d'illuminé ».