Michael Mann et "Ferrari"
Bulletin : Positif mars 2024
01 mars 2024
Numéros de page :
pp.86-96, 98-108, 110-112
Huit ans, c'est long ! Michael Mann nous a manqué. Depuis l'échec commercial et le mauvais accueil critique de "Hacker" (2015), on avait peur qu'il se cantonne aux séries, comme en témoigne l'article de Nicolas Bauche. Et puis, enfin, le voilà de retour en force avec un projet qui lui tenait à coeur depuis longtemps. Par son apparent classicisme, "Ferrari" a décontenancé une partie des festivaliers de Venise. Pas "Positif" qui, dans son compte rendu de la manifestation, prenait date pour la sortie française. Sur notre territoire, cette merveille n'aura pas les honneurs d'une sortie en salle. Mais c'est bien pour le grand écran que Mann a travaillé, avec le soin minutieux qu'on lui connaît, l'univers visuel et sonore de ce film entièrement tourné sur les lieux de l'action, en Italie. L'occasion pour nous de reprendre le dialogue avec un maître du cinéma contemporain, qui nous avait déjà accordé des entretiens pour "Ali" (mars 2002), "Collateral" (octobre 2004) et "Public Enemies" (juillet-août 2009). Les propos tout aussi passionnants de son directeur de la photographie Erik Messerschmidt, recueillis eux aussi par Pierre Eisenreich et Yann Tobin, offrent une sorte de contrechamp sur son travail, tout en établissant une comparaison avec les méthodes d'un autre ténor de la mise en scène, David Fincher. Jean-Baptiste Thoret, dont nous avions salué l'excellence de son ouvrage analytique sur l'oeuvre de Mann, a repris la plume pour situer "Ferrari" dans la carrière du cinéaste et, au-delà des effets d'écho, en décrypter les subtilités. Sommaire. Le sang du désir, la critique du film. "Je veux amener le public dans mon présent", entretien avec Michael Mann. "Ferrari" ou la contradiction, précisément. "Mon travail, c'est l'épice qui relève la soupe", entretien avec Erik Messerschmidt, directeur de la photographie. Le Nouvel Hollywood dans la lucarne : Michael Mann et la télévision.