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Jean-Louis Trintignant, le non-conformiste

01 janvier 2023
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Numéros de page :
pp.84-111
Du carré d'as d'acteurs français qui ont dominé notre cinéma pendant plus d'un demi-siècle, Piccoli, Belmondo, Delon, Trintignant, ce dernier fut le plus discret, le plus énigmatique, n'hésitant pas à choisir des personnages ingrats, ambigus, auxquels il apportait son sens de la nuance. Dans un recueil de réflexions sur son métier, "Un homme à sa fenêtre" (Jean-Claude Simoën, 1977), il déclarait : « Je déteste les numéros d 'épate, la grande scène. » A sa disparition l'an dernier, on a admiré unanimement sa riche carrière, la complexité de son jeu, l'intégrité de l'artiste. Ce dossier vise à mesurer l'importance du comédien par un texte général de Jacques Demange, des textes sur quelques-uns de ses films majeurs également répartis entre l'Italie et la France, des témoignages de ceux qui l'ont dirigé et deux entretiens rares dont te dernier qu'il ait donné. Des livres remarquables lui ont été consacrés dont la biographie de Vincent Quivy ("Jean-Louis Trintignant, l'inconformiste", Seuil, 2015) et le bel album "Jean-Louis Trintignant : dialogue entre amis" de Serge Korber et Jean-Yves Katelan (La Martinière, 20'20) avec sa participation. Nous avons voulu ici témoigner de notre attachement à un grand talent d'interprète et à en éclairer quelques facettes. Sommaire. Jean-Louis Trintignant, l'acteur et la mort. "Sa sobriété était le fruit d'un immense travail" par Nadine Trintignant. "Il m'a appris à ne pas diriger les acteurs" par Claude Lelouch. "Le meilleur de tous" par Costa-Gavras. "La pureté de son jeu" par Michel Deville. "Une force silencieuse" par Michael Haneke. "J'ai un peu honte d'être seulement acteur", entretien avec Jean-Louis Trintignant. Jean-Louis Trintignant réalisateur. Une semi-réussite. "Le Combat dans l'île", d'Alain Cavalier (1961). "Le Fanfaron" de Dino Risi (1962). "Le Grand Silence" de Sergio Corbucci (1968). "Ma nuit chez Maud" d'Éric Rohmer (1969). "Le Conformiste" de Bernardo Bertolucci (1970). "Trois Couleurs : Rouge" de Krzysztof Kieslowski (1994). "Tourner en Italie, c'était un conte de fées", propos de Jean-Louis Trintignant à Jean A. Gili.