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Au coeur de la haine

01 juin 2019
Numéros de page :
pp.7-88
« Tout grief n’est pas nécessairement de la haine », écrivait Shakespeare dans "Le Marchand de Venise". Réduire le mouvement des « gilets jaunes » à l’expression des haines qui se sont manifestées pendant cette séquence violente serait une erreur. Mais sa brutalité décom-plexée nous renvoie à l’imaginaire révolutionnaire dont sont pétries l’histoire et l’âme françaises. Sommes-nous au plus profond de nous-mêmes d’irréductibles sans-culottes ? La passion égalitaire ne peut-elle se déployer au pays de Rousseau qu’au prix de la violence ? Haine des élites, haine de Paris, haine du président, haine des médias, et jusqu’à la haine des juifs... Quels sont les germes de cette détestation qui à l’heure des réseaux sociaux acquière une visibilité inédite ? Sommaire. Les haines hexagonales. De la "haine de soi" à la haine des élites (sur un impensé "petit-bourgeois"). Marie-Antoinette Messaline. Paris-province, aux sources d'un ressentiment. L'opinion des intellectuels : exode à ceux qui nous détestent. Aldo Nouri : "Il n'y a pas d'éducation sans refoulement". Démocratie ou méritocratie ? Tocqueville et Gobineau : regards croisés sur la Suisse. La haine des juifs au nom des Lumières : le cas Voltaire. Femmes tondues de l'épuration : une haine libératrice ? La haine de Mr Hyde. La grande jacquerie de 1358. La haine n'a plus droit de cité, alors elle s'en empare.