Entretien avec Robert Guédiguian à l'occasion de la sortie de "Gloria Mundi"
Bulletin : <>Avant-scène cinéma 667 - novembre 2019
01 novembre 2019
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Numéros de page :
pp.138-145
Chaque film de Robert Guédiguian apporte une pierre supplémentaire, une pierre précieuse en l'occurrence, à un édifice décidément majestueux, une comédie humaine contemporaine dont chaque inflexion est une photographie en temps réel du monde qui nous entoure. Son regard est sans doute empreint d'une certaine noirceur, mais celle-ci est le plus souvent compensée par un engagement humaniste qui jamais ne se dément. La très grande majorité des films du cinéaste se déroule dans le quartier de l'Estaque, un quartier populaire à la limite de ces fameux quartiers Nord qui défrayent régulièrement la chronique. Mais après "La Villa", son film précédent, qui restait confiné dans une maison près du port de l'Estaque, nous changeons d'horizon pour "Gloria Mundi", qui se situe quant à lui dans le centre-ville, entre les rues dont les médias ne parlent qu'à l'occasion de l'effondrement d'un immeuble et les quartiers réhabilités. Mais si la ville possède une identité, voire un cachet, elle n'en est pas moins anonyme. C'est dans ce creuset où personne ne peut prétendre imprimer la rétine de son voisin que vivent, et parfois survivent les personnages du film