Clint Eastwood, mezza voce
Bulletin : Cahiers du cinéma mars 2021
01 mars 2021
Numéros de page :
pp.68-79
La parution, en décembre2020r chez Warner, d'un imposant coffret incluant tous les films réalisés par Clint Eastwood ainsi que tous ceux où il joue l'un des rôles principaux, constitue une nouvelle occasion de se plonger dans son oeuvre, aussi cohérente devant que derrière la caméra. Un constat justifie d'y revenir, encore : ce sont parfois des films mal aimés (le nanardisé "Train de 15h17 pour Paris"), moins cités (le sublime "Breezy"),ou relativement oubliés (le singulier "Minuit dans le jardin du bien et du mal") qui invitent le plus à l'aventure critique, parce qu'on y perçoit certains traits moins attendus, dont les textes de cet ensemble tirent quelques fils. Après lui avoir remis le César d'honneur en 1998, Jean-Luc Godard donnait à celui qu'il surnomme « Mr. Honkytonk man » ce conseil simple : « Soyez vous-même. » Et c'est parce qu'il a toujours été lui-même que son cinéma nous semble comme peu d'autres traversé par le mystère de l'évidence - complexe sous son apparence simplicité et généralement bien plus subtil qu'il n'en a l'air. C'est pour mieux le démontrer que nous avons choisis d'emprunter sept chemins trop négligés. Sommaire. Shérif, fais-moi rire, à propos de "Un Shérif à New York" de Don Siegel (1968). Une brise américaine, à propos de "Breezy" (1973). Comme cul et sans chemise, à propos du "Canardeur" de Michael Cimino (1974). Donner le change, à propose de "Bronco Billy" (1980). Vertus de la décontraction, à propos de "Minuit dans le jardin du bien et du mal" (1997). A contretemps, à propos de "Jugé coupable" (1998). Classe touriste, à propos du "15h17 pour Paris" (2018).