Vasco Pimentel le caméléon du son
Bulletin : Cahiers du cinéma mars 2021
01 mars 2021
Auteurs
Numéros de page :
pp.90-96
Bien que son peu d' intérêt pour la technique à l'état pur le pousse à se définir malicieusement comme « le plus nul des ingénieurs du son », Vasco Pimentel est devenu légendaire au Portugal, pour sa capacité d'adaptation, son goût de l'expérimentation, ainsi que pour son impressionnante filmographie. Elle est d'ailleurs difficile à établir, car il a aussi travaillé dans des films non répertoriés ou au générique desquels ce baroudeur du son n'apparaît même pas. Aux cinéastes dont il est question ici, on aurait pu ajouter les noms de Wim Wenders ("Lisbonne Story"), Robert Kramer ("Doc's Kingdom"), Samuel Fuller ("Sans espoir de retour"), Joao Botelho ("Un adieu portugais"), Paulo Rocha ("Les Montagnes de la lune"), José Alvaro Morais (le trop méconnu "O Bobo") et même Vincent Gallo, puisqu'il fit partie de la petite équipe de "The Brown Bunny", dont, nous assure-t-il, il lui faudrait des heures pour parvenir à nous expliquer la folie du tournage. A cette retranscription manque ce qui est intraduisible en mots: les multiples bruitages, onomatopées, chants, mélanges de langues (en plus du portugais natal, il parle français, espagnol, anglais, allemand, italien) qui font que Pimentel lui-même est une symphonie !