"La rigueur des règlements" contre "le levier de la faveur" : la professionnalisation des consuls de France face au clientélisme, 1815‑1852
Bulletin : Revue historique avril 2021
01 avril 2021
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pp.387-408
Au cours du premier XIXe siècle, la professionnalisation des consuls de France se poursuit. Nommés par le roi et rétribués par l’Etat, ils suivent désormais une véritable carrière caractérisée par des mutations fréquentes, souvent dans des espaces géographiques et culturels hétérogènes. Le ministère des Affaires étrangères exige d’eux des compétences généralistes. Des ordonnances fixent les règles de fonctionnement de la carrière, qui se ferme entre 1833 et 1845, le passage par le statut d’élève vice-consul devenant obligatoire. La professionnalisation ne met pas un terme à la pratique de la faveur. À partir des recommandations contenues dans les dossiers personnels des consuls, cet article étudie aussi les liens entre les consuls et leurs soutiens, l’objectif des recommandations et leur prise en compte par le ministère. Il en ressort que la mobilisation par les consuls de leur capital social est utile pour leur carrière, mais que leurs compétences constituent l’élément déterminant de leur réussite professionnelle, ce qui fait du ministère un espace relativement méritocratique.