C'est au bord du gouffre que nous dépose le dernier long métrage de Paul Schrader, 75 ans, béant de part en part ou plutôt construit sur des termes qui se refusent farouchement à « faire raccord ». Que peut-il bien en effet y avoir en commun entre l'univers des casinos, que son héros repris de justice, un dénommé William Tell (Oscar Isaac), écume à travers les Etats-Unis, y exerçant clandestinement ses talents de « compteur de cartes », c'est-à-dire de calculateur de probabilités capable de maîtriser ses gains, et les actes de barbarie perpétrés par l'armée américaine lors de la dernière guerre en Irak, notamment entre les murs d'Abou Ghraib, camp de prisonniers où le même protagoniste fut dépêché comme GI ? Sommaire. Souvenirs de la géhenne. La chambre-monde.