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"Lettre d'une inconnue", Max Ophuls

Bulletin : Positif 733
01 mars 2022
Auteurs
Numéros de page :
pp.90-91
Cet admirable mélodrame, l'un des plus beaux jamais tournés, si léger, si brillant, est aussi, à plusieurs titres, l'une des propositions cinématographiques les plus ambitieuses de son auteur, autant que de la production hollywoodienne. Ophuls, depuis sept ans aux Etats-Unis, après une fuite de la France occupée avec femme et enfant, retrouve après bien des déboires les studios de tournage dans des conditions de moyens, d'exigence et de confiance dont il n'avait pas profité depuis longtemps, et avec l'adaptation de Stefan Zweig, un terreau culturel familier. Sa coopération avec Howard Koch, scénariste influent, est particulièrement fructueuse, de même qu'avec nombre de collaborateurs qui travailleront (une fois n'est pas coutume) dans le même sens que lui. Jusqu'aux seconds rôles, essentiellement venus du théâtre, et qui par-là s'accordent aux singularités d'une mise en scène qui se souvient des planches viennoises et berlinoises de la jeunesse du cinéaste. Ces conditions, sans doute, expliquent la richesse, la subtilité, mais surtout l'étonnante personnalité du film.