S'il est une récompense qui a fait l'unanimité au sein du palmarès très discuté du dernier Festival de Cannes, c'est le prix de la mise en scène attribué à Park Chan-wook pour "Decision to Leave". Ce film a subjugué la Croisette. Par ses beautés visuelles, qui accompagnent ses deux parties déclinant deux motifs liés au décor naturel (la montagne et la mer), jusqu'à la plus belle fin vue sur un écran cette année. Mais surtout parce que sa permanente invention formelle nourrit son propos : l'obsession d'un inspecteur de police pour une femme témoin qui pourrait bien être coupable du meurtre de son mari. Sans montrer plus qu'un bref baiser, Park Chan-wook a réussi le plus érotique de ses films par son art de filmer les gestes, les regards et les non-dits. Avec lui, on aurait aimé décrypter sur chaque scène pour qu'il nous en livre les secrets. Dans ce cinquième entretien qu'il accorde à "Positif", il est revenu sur la création d'un film troublant, différent de tous ceux qu'il avait tournés jusqu'alors. Sommaire. Emotions et métaphores, la critique du film. "Dire je t'aime sans passer par les mots", entretien avec Park Chan-wook.