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Ruben Ostlund "Sans filtre"

Bulletin : Positif 740
01 octobre 2022
Numéros de page :
pp.14-24
Qui aurait pu croire, il y a encore quelques années, que le Suédois Ruben Ostlund reçoive, coup sur coup, deux Palmes d'or? Lui-même, avec son esprit sans concessions de satiriste, ne peut que se montrer goguenard à ce propos. Malgré la triste mine affichée et revendiquée avec violence par ses (nombreux) ennemis jurés lui reprochant toujours sa cruauté, son mauvais goût, sa misanthropie ricanante, force est de constater la puissance de feu intellectuelle et formelle de "Sans filtre" ("Triangle of Sadness"), féroce comédie sur notre monde gangrené par la finance, décapante comme du Bunuel ou du Ferreri et aussi grandiose que du Fellini. Cinq mois après sa projection cannoise, le foisonnement d'idées de scènes, de situations, les inventions et le sens absolu du détail juste et impitoyable d'Ostlund demeurent inoubliables. Sommaire. C'est la lutte des clâââsses, la critique du film par Jean-Philippe Domecq. "Seul l'échec m'intéresse", entretien avec Ruben Ostlund par Adrien Gombeaud et Frédéric Mercier. Une enquiquineuse mouche bunuelienne par Fabrice Baumann.