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Bibliothèques et inclusion

01 octobre 2015
Numéros de page :
41 p. / p. 8-20, 22-49
Dans les « 100 mots pour la bibliothèque » réunis par Sophie Danis pour conclure la dernière édition du Métier de bibliothécaire, on chercherait en vain celui d'« Inclusion» (on n'y trouvera pas non plus celui d'« Intégration » qui aurait pu en tenir lieu). Témoin de la rapidité avec laquelle évolue la réflexion bibliothéconomique, il semble peu probable que ce vocable ne soit pas retenu parmi ceux qui, dans une prochaine édition, s'efforceront de trianguler un espace bibliothéconomique en pleine reconfiguration. Car la lecture de l'ouvrage en son détail atteste bien que la dimension inclusive est prise partout en compte et a disséminé. Simplement, elle n'était pas encore « thématisée ». En revanche, relevé dans ces mêmes « 100 mots », c'est un autre concept qui pourrait se révéler fécond . Il ne figure pas parmi les mots clés retenus, mais se trouve discrètement glissé sous les espèces d'une modeste suggestion pour se substituer à celui, peu saillant lui-même, de « Triangle (bibliothéconomique) », « vieille expression professionnelle ». « Plusieurs versions possibles, est-il précisé. Traditionnelle : dans chaque angle, le public, les collections, le bâtiment, et le bibliothécaire au milieu ; actualisée : collections, services, bâtiment, et le public au milieu. » Et puis, cette suggestion : « On peut lui préférer une forme ouverte. » Quelque cinquante ans après son lancement par Umberto Eco, c'est peut-être en effet la notion de forme ou d'« oeuvre ouverte » qui décrira le mieux ce qu'Aline Girard et Jean-Pierre Sakoun ont appelé, eux (toujours dans Le Métier... ), « bibliothèque en mouvement », résultant de la volonté de ne pas se laisser creuser un fossé entre la bibliothèque et son public. Ces nouvelles formes qui s'ébauchent et se pensent moins a priori, à partir d'un « modèle » théorique, qu'elles n'émergent de pratiques empiriques, pourraient être en effet perçues comme le rés