Les mauvaises langues disent qu'il a un ego démesuré au point qu'à la Diète il est obligé d'emprunter l'escalier parce qu'il ne parvient pas à entrer dans l'ascenseur. Radoslaw « Radek » Sikorski, 61 ans, le nouveau-ancien ministre des Affaires étrangères polonais, a forgé sa légende à coups de gaffes et de griffes, de culot et de véritable courage, d'intelligence et d'habileté, sans oublier ses relations mondaines à Londres et à Washington. Depuis son retour à la tête de la diplomatie, rendu possible grâce à la victoire des libéraux aux élections du 15 octobre 2023, il a eu le temps de remuer le ciel et le Congrès américain pour aider l'Ukraine, tout en brusquant les Européens pour qu'ils organisent leur propre défense. Dans le tout premier texte qu'il lui a consacré à la suite de sa récente nomination, Marek Ostrowski, l'éditorialiste historique du non moins prestigieux hebdomadaire « Polityka », l'a surnommé le «fighter », en anglais dans le texte. Un sobriquet justifié, mais aussi rassurant, compte tenu du fait que l'on pressent Sikorski au poste de commissaire européen à la Défense.