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Mohammad Rasoulof, "Les Graines du figuier sauvage"

01 septembre 2024
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Numéros de page :
pp.6-8, 10-14
Au début, les films de l'Iranien Mohammad Rasoulof ne nous parvenaient pas, puis nous les avons vus au compte-gouttes. D'emblée s'y signalait un cinéaste majeur. À Cannes, dans la section Un certain regard, il présentait Au revoir en 2011, puis, en 2013, le brûlot Les manuscrits ne brûlent pas, égrenant sur scène les noms de ses collaborateurs qui ne pouvaient pas risquer de figurer au générique. Depuis, c'est la consécration à l'étranger et un calvaire dans son pays, où il fut emprisonné. Prix Un certain regard pour "Un homme intègre" (2017), puis Ours d'or mérité à Berlin en 2020 pour "Le diable n'existe pas", il a fui son pays dans des circonstances rocambolesques pour présenter en compétition à Cannes son dernier chef-d'oeuvre, "Les Graines du figuier sauvage". Un politique prix spécial du jury fit office de piètre lot de consolation aux yeux des festivaliers comme de la presse (il a reçu le prix Fipresci de la critique internationale). Pour notre troisième entretien, il revient sur la genèse de cet opus magistral. Sa traductrice, Massoumeh Lahidji, nous avait rassurés, lorsque nous lui avions demandé une interprétation en simultané : « Ça ira, de toute façon il ne parle jamais fort. » Lui non, en effet. Mais son cinéma, si. Sommaire. Grain, égrènement, étirement, la critique du film. "La dernière chose que j'ai faite sur ce film, c'est de le réaliser !", entretien avec Mohammad Rasoulof.