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L'Auto-organisation de la gestion urbaine de l'eau

01 juin 2014
Numéros de page :
20 p. / p. 86-105
Si le développement d'un réseau de distribution et d'assainissement d'eau dans les villes des « Suds » a principalement été réalisé sur le modèle des villes européennes, avec un grand système qui produit de manière continue de grands volumes d'eau via un réseau de canalisations aux mains d'un opérateur chargé de gérer l'ensemble du cycle de l'eau, l'objectif de cet article est d'interroger l'existence d'alternatives à ce grand système, et d'étudier leur complémentarité éventuelle. Il prend pour exemple l'agglomération constituée par les villes de La Paz et d'El Alto en Bolivie, où de nombreuses familles s'approvisionnent auprès de coopératives. Le cas bolivien constitue un intérêt particulier : non seulement parce que le pays a connu des « guerres de l'eau » qui ont questionné la diffusion internationale de la gestion privée des ressources et services, mais parce qu'il met en évidence la façon dont l'apparition de nouveaux usages sociaux conduit à l'invention de nouveaux modes de régulation, sur lesquels l'information reste cependant le plus souvent lacunaire. Afin de saisir l'importance des petits systèmes locaux, l'enquête a utilisé quatre sources (travail d'archives, analyses spatiales par Système d'Information Géographique, entretiens par questionnaires, observations), permettant de construire une base de données géo-référencée et une analyse des différenciations sociales à l'oeuvre dans la gestion de l'eau.