Amérique, 1849. Réalisant le souhait de son défunt mari, Madame Whipple et ses cinq enfants rejoignent en bateau la Californie. La fille aînée, qui s'est renommée Lucy, nous raconte la vie quotidienne à la pension de famille tenue par les siens, sous la tente puis dans une cabane : précarité, insalubrité, promiscuité, violence au milieu des prospecteurs d'or. Son bonheur est de lire et d'écrire à ses grands-parents restés au Masschusetts. Elle économise sou à sou le produit de la vente des tartes, espérant les rejoindre. Trois ans plus tard, quand l'occasion se présente, elle fait un autre choix... Cette auto-fiction se déroule sur trois années. Chaque chapitre s'ouvre avec la marque du temps (mois et année) et la synthèse événementielle (phrase en italique introduit par la conjonction où). Cette lecture offre autant du dépaysement géographique et social qu'un étonnant portrait de jeune fille dont l'adolescence est loin d'être une ballade. Si le vert et le marron de sa silhouette de couverture évoquent la boue et la nature de la Californie en friche, ils n'avantagent ni la narratrice ni le lecteur ! Dommage pour ce très bon roman. (Choix du lundi)