Partir et se souvenir: tels sont les maîtres-mots des grands rêveurs solitaires. Pour Clairette, la douce fiancée de Baptiste, partir pour l'Australie le rejoindre. Pour Miss Elna, vieille demoiselle au violon, partir outre-Manche à la recherche de l'écrivain qui l'a connue autrefois, dans l'orchestre féminin d'un bastringue à Kuala-Lumpur, et a fait d'elle l'héroïne de son roman le plus célèbre... et enfin pour Marin, quitter Londres pour un petit village du Kent, où cet écrivain a vécu les dernières années de sa vie... Mais sur le premier grand rêve amoureux de Clairette comme sur le dernier, fugueur et fantasque, de Miss Elna, l'ombre maléfique d'Orfila, homme-serpent, va jeter un froid mortel ainsi que sur la petite ville d'eau d'où les deux femmes cherchent à s'évader... Cette odyssée maritime et terrestre, construite à la manière d'un roman d'amour policier, mêle petits et grands destins, aventure et passion, dans un style à la fois halluciné et flamboyant. "Vingt-cinq ans après le prix Rossel La derelitta, Vera Feyder reste bien un de nos auteurs de premier plan, dont on est heureux de saluer la réapparition." Pierre Maury, Le Soir

Laurence quitte Torem et va se perdre dans la course automnale des vents. Torem parti pour oublier Laurence va rencontrer Mouria sur un quai obscur près d'un train vide, tandis que Serge, rejoint par Laurence, va prendre la route sous les rafales de vent et de pluie jusqu'à la prochaine embellie.

Lettre d'amour perdue d'une voyageuse à l'homme qu'elle choisit de quitter, écrite dans le train Liège-Paris.

Cette pièce a été créé sur France-culture, le 2 juin 1990 par Michel Aumont et Sonia Vollereaux, sous le titre de Divertissement à la hongroise.

Dans un train, des voyageurs de tous bords, de tous âges, parlent bas, parlent haut. Et lui, le voyageur solitaire, grand avaleur de livres, rêveur obstiné, a bien du mal à se plonger dans sa lecture...

Un baiser en terrasse, les bouchers debout dès l?aube, des petites danseuses ou des manifestants escaladant la Bastille? Henri Cartier Bresson arpente le Paris des années 1950 et 1960, pour retranscrire ce qui fait la matière de la ville. Il nous plonge dans un Paris aujourd?hui disparu, capte ses habitants, avec humour et humanisme, mêle des moments historiques aux aspects plus pratiques du quotidien et témoigne de son ?il unique du mouvement de deux décennies. Né en 1908, Henri Cartier-Bresson est un photographe français. Il fonde aux côtés de Robert Capa l?agence Magnum, qui s?illustrera dans le reportage photo. Il est aujourd?hui considéré comme l?un des plus grands photographes documentaires du XXe siècle. Son ?uvre, récompensée par de nombreux prix, est conservée à la fondation qui porte son nom.

Ces nouvelles aux ambiances particulières jouent sur le registre de la sensibilité. Dans la première, M. Barnem se définit comme un raté et ne trouve pas sa place dans la société. Une amitié particulière le lie avec une petite fille, Liza. Dans la deuxième, Marceline, atteinte d'une grave maladie, est soignée par le docteur Beyle. Dans la dernière, Alba a un compte à régler avec la montagne.

Fin d'après-midi paisible au "Sortoir des Ténèbres", domaine perdu parmi les arbres, où Astrid, ex-diva que tous croient morte, vit recluse depuis plus de quinze ans, entre les animaux du bois, ses chiens, son piano. Un homme y fait soudain irruption : il arrive de Turin, précédé d'une immense corbeille de fleurs, épuisé par la route, mais tout à la joie de revoir celle dont il fut autrefois plus que l'impresario, au temps de sa brève et triomphante carrière. "Toi seul as compté, toi seul comptes encore..." Disait le télégramme par lequel Astrid l'a rappelé d'urgence, auprès d'elle, dans sa retaitre secrète. Mais au rendez-vous des espérances, il ne sera pas seul convoqué, et tous les ressorts du piège vengeur où il est tombé, seront démontés peu à peu au cours d'une nuit fantomatique, sur laquelle planera, par la voix d'Astrid, le grand air de la folie amoureuse - cette voix, sublimée par les uns, exploitée par les autres, qui a disparu de la scène lyrique, justement, après une repésentation de "Lucia de Lammermoor", pour suivre un inconnu, foudroyé d'amour, en l'entendant... (notice de dos du livre)

Cette pièce met en présence les plus célèbres personnages de Perrault croisant, au hasard des chemins boisés et ténébreux, deux créatures fabuleuses sorties tout droit d'un poème de Victor Hugo. V. Feyder offre ainsi un conte à rebours malicieux où le cours débridé des maléfices et enchantements s'amuse à détourner les faits - partant leur morale - de leur destin originel.

Depuis un an, on partage le même chambre, mais pas la même vie (Julie travaille dehors, aux statistiques ; Lena ne sort jamais, qui achève son interminable mémoire sur "Rigoletto", en attendant le retour de Kerros, détenu dans une prison politique) ; on répète des rôles ("Phèdre", "Tosca", on relit des lettres, on en attend : on se parle d'Eric, des rendez-vous donnés place de la Concorde (à l'entrée des égouts!) à des inconnus ; on pense à Brando, à Mitchum, à Stroheim et à Lola Montes. C'est qu'il faut bien que l'attente se passe, entre le rêve hollywoodien et l'irrecevable réalité du monde, dont on se coupe par toutes les fictions possibles. Mais pour Julie et Lena, ce jeu avec la chimère n'aura qu'un temps, celui de l'espoir. "On ne peut pas à la fois vivre ses rêves et exister dans ceux des autres. Il fait choisir." dira Lena à Julie quand déja, pour elles deux, ce choix sera devenu impossible. Car Lena, trop lucide, et Julie, trop fragile, ne pourront pas davantage se sauver l'une par l'autre, comme elles ont pu en avoir un moment l'illusion. C'est que nul n'échappe à sa propre violence, dans un monde où elle fait loi, et où l'amour, fût-il partagé, est perdant - même s'il arrive que la compassion d'un être pour un autre tienne momentanément lieu de recours. De salut. Contre le désespoir et la folie. Vera Feyder