Ses clichés de fermiers blancs jetés sur les routes sont restés les emblèmes de la Grande Dépression aux Etats-Unis. On connaît moins le travail de la photographe Dorothea Lange sur les populations noires. Ouvriers agricoles soumis à des propriétaires blancs sur fond de ségrégation ou citadins évoluant dans l’Amérique florissante de l’après-guerre, elle a donné un visage à une communauté invisible.

Longtemps réduite à sa beauté et à son rôle de muse de Man Ray, l’Américaine Lee Miller (1907-1977) a eu mille vies. Elle est aujourd’hui reconnue pour son travail de photographe. Une oeuvre actuellement mise à l’honneur aux Rencontres d’Arles cet été 2022.

Robert Doisneau, Elliott Erwin, Henri Cartier-Bresson, Brassaï... Les maîtres de la photographies emblent avoir épuisé le sujet. Au point que rares sont ceux qui osent encore s'attaquer à la capitale. Trop de pavés mouillés, trop de serveurs de café, trop de clichés. Pour "M", le jeune Britannique Jack Davison s'y est confronté, livrant une collection de cartes postales poétiques et inspirées.

Loin des clichés souriants de l'après-guerre, c'est un Paris germanopratin sombre et sans fard que donne à voir Ed van der Elsken. Dans "Love on The Left Bank", mi-reportage mi-fiction, le photographe néerlandais montre une jeunesse pessimiste et rebelle, qui hante les cafés et se perd dans l'alcool et la drogue. Son approche cinématographique marque les débuts d'un artiste précurseur, actuellement exposé au Jeu de paume.

Des révolutionnaires sandinistes à la communauté kurde en passant par les strip-teaseuses des fêtes foraines aux Etats-Unis, la photographe américaine porte depuis presque cinquante ans un regard à la fois intime et documentaire sur ses sujets. A 69 ans, cette figure emblématique de l'agence Magnum f fait l'objet d'une rétrospective au Jeu de paume, à Paris.

Barres de banlieue, terrain vague, épicerie face à la mer... C'est à une promenade à travers les paysages français que convie la Bibliothèque nationale de France à partir du 24 octobre 2017. Réalisées entre 1984 et 2017, plus de mille images, dont certaines signées par de grands noms, montrent un pays traversé par les mouvements de son époque. Elles révèlent aussi l'évolution d'un genre photographique qui sublime désormais l'ordinaire et le banal.

C'est un drôle d'album que nous invite à ouvrir Masahisa Fukase. Dans sa série "Family", réalisée dans les années 1970 et 1980, le photographe japonais, décédé en 2012, fait poser sa famille et lui-même dans des situations loufoques. Une femme nue s'invite dans le portrait de groupe, lui-même s'expose en slip... Des images qui révèlent aussi, derrière la facétie, l'inéluctabilité de la mort.

Si le membre le plus éminent de la dynastie, Félix Tournachon, a forgé le pseudonyme familial, une exposition à la Bibliothèque nationale de France rend enfin hommage à tous les Nadar. Frère, épouse, fils ou petite-fille du génial touche-à-tout : tous ont oeuvré à faire de la photographie un art florissant dès le milieu du XIXe siècle.