Wes Anderson tourne vite, de plus en plus vite (trois films depuis 2018 alors que presque cinq ans séparaient "The Grand Budapest Hotel" de "L'Île aux chiens"), et la forme toute en arabesques, virevoltes et glissements affolants de ses derniers films a pu laisser croire que son oeuvre était promise - sinon condamnée - à une logique d'accélération incontrôlable. La première surprise d'Asteroid City tient peut-être au mouvement de retrait et de calme retranchement qu'il semble opérer dans cette course un peu ivre. Entretien avec le réalisateur.

Dans sa nouvelle série, "Tulsa King", Taylor Sheridan a écrit pour Sly le rôle d'un mafieux new-yorkais parti croupir en Oklahoma. Un personnage increvable et déjà mythique qui offre à l'acteur un énième comeback.

La décennie des années 70 fut pour Dino Risi, comme pour beaucoup de maîtres du cinéma italien florissant de l'époque, partagée entre des énergies très paradoxales : celles d'un âge d'or parvenu à son point limite de démesure et de décadence, de flamboyance et de morbidité, d'apothéose et de pourrissement.

De sa jeunesse dans un quartier sinistré du Black Country en pleine années 80, sous le ciel de plomb des faubourgs de Birmingham, l'artiste Richard Billingham a tiré une oeuvre de photographe internationalement reconnue. Les portraits de son père alcoolique et de sa mère obèse et tatouée, symboles de la face maudite des années Thatcher, ont été publié dans un livre, "Ray's a Laugh", paru en 1996.

Roberto De Paolis filme la rencontre entre Alice, une post-adolescente issue de la bourgeoisie catholique traditionnelle, et Stefano, un jeune "coatto" de la banlieue romaine errant entre petits boulots et désastre familial. Par-delà le basculement d'un milieu à l'autre qu'occasionne ce récit sociologiquement marqué, jamais le film ne déroge à la belle clarté de son titre : avec une naïveté déclarée, De Paolis ne filme que cette passion qui couve lentement, dans les creux d'un quotidien accidenté, entre ces deux coeurs purs d'une beauté terrassante (Serena Caramazza et Simone Liberati).

"Roar" de Noel Marshall (1981), aberrant film de fauves, sort en salle en version restaurée le 7 février 2018. Sommaire. Des hommes et des crocs. Folie furieuse, entretien avec John Marshall.

On se souvient que "Grand Budapest Hotel" s'ouvrait sur le pèlerinage enneigé d'une adolescente auprès de la statue d'un «auteur» à la fois inconnu et générique, superbe geste de reconnaissance ému aux fondatrices émotions de lecture de nos jeunes années. S'il y a une dimension «littéraire» dans le cinéma de Wes Anderson, elle se joue dans cette fidélité à cet instinct de découverte assouvi par les livres.

Critique du film "Le jour d'après" de Hong Sang-soo, suivie d'une intervieuw du réalisateur et de l'actrice principale, Kim Min-hee.

Après le détour très mineur de "Notre petite soeur", Kore-eda revient à une forme plus classique et plus familière de son oeuvre : le mélodrame symétrique et chirurgical que "Tel père, tel fils", à la manière d'une équation mathématique, portait à son point d'intensité maximale.

Rétrospective Hailé Gerima, jusqu'au 25 avril 2017 au Jeu de Paume, une oeuvre partagée entre l'Afrique et l'Amérique.

Critique du film "Problemos" d'Eric Judor.

En prélude à une riche actualité éditoriale qui commence avec la sortie en DVD de "La Longue Nuit de l'exorcisme", tentative de sortir l'oeuvre du cinéaste italien des caves du cinéma bis où il est injustement cantonné.

Enquête sur l'état et l'avenir de la production d'Afrique de l'Ouest, à l'occasion des rencontres organisées par le festival Dakar Court.

S'attaquer en 2022 à cet étrange fétiche du cinéma hollywoodien qu'est devenu "Top Gun" (Tony Scott, 1986) est un défi qui dépasse assez largement le film lui-même, pur produit de propagande militaire sorti aux heures les plus sombres (politiquement et cinématographiquement) de l' Amérique reaganienne.

Peut-être faudrait-il, pour circonscrire et prendre véritablement la mesure de ce mélange si étourdissant d'épouvante et de sidération qui nous saisit devant "Nope", le troisième film de Jordan Peele, ne retenir d'abord du flot de visions qu'il fait pleuvoir sur nos têtes que ces deux images qui le traversent comme un éclair: en ses hauteurs, celle d'un nuage obstinément fixe accroché au ciel comme un ballon collé à un plafond ; en son coeur, celle d'un soulier de jeune fille qui, telle une aiguille pointée vers le ciel, demeure inexplicablement plantée à la verticale au milieu de l'effarante