Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, édition 2019. Un homme s'essouffle en pédalant sans relâche. Perché à deux mètres au-dessus du sol sur un monocycle encastré dans une petite structure métallique, l'auteur Benoit Jacques raconte la vie de Benoit Jacques l'homme d'affaires. Certains diront qu'il fait du sur-place. Mais à y regarder de plus près, l'unique roue qui le porte flotte astucieusement au-dessus du sol. Tout un symbole pour celui qui célèbre là avec son public ses "trente ans d'édition sans éditeur", comme l'indique le petit journal publié pour l'occasion.

Comment parler de politique sans faire de politique ? Les élections municipales auraient pu constituer un terrain propice pour aborder les enjeux de la démocratie représentative avec les jeunes et de son implication très concrète dans leur quotidien. Mais la presse jeunesse, pourtant rarement frileuse, semble encore hésiter à s'emparer de ce sujet et à se frotter pour de bon "au risque de la politique".

Si les répercussions concrètes de la crise sanitaire sur l'édition jeunesse sont encore à ce jour plus qu'incertaines, la crise du COVID-19 aura bouleversé du jour au lendemain le fonctionnement de la presse jeunesse. Un secteur qui n'a pas attendu "le jour d'après", pour, en à peine quelques jours, se réinventer en offre de médias numériques. Petit tour d'horizon : deux modèles (Fleurus, Milan), un même constat.

Apparu sans crier gare en septembre 2018, MordeLIRE est un faux nouveau venu dans la presse de lecture : successeur de "Moi je lis", il capitalise 30 ans d'expérience de Milan Presse et fait le pari de renouveler l'expérience de lecture de ses jeunes abonnés. Rencontre avec la rédactrice en chef, Paule Battault.

Depuis 2014, Arte propose des programmes d'information à destination des enfants, portés par la rigueur et les valeurs de la ligne éditoriale qui ont fait la qualité de la chaîne. Quel bilan tirer de cette expérience ambitieuse ? Nous avons posé trois questions à Jean-François Ebeling, rédacteur en chef d'"Arte Journal junior".

Hasard du calendrier ? Deux générations de lecteurs voient renaître le magazine de leur enfance au même moment : Pif et Tchô, deux périodiques à l'identité solide et portés chacun par un personnage emblématique (Pif et Titeuf), reviennent en effet en kiosque avec l'espoir de renouer avec une nouvelle génération de lecteurs.

Des nouveaux venus pour poser un regard neuf sur le monde ? A l'ombre des mastodontes de la presse jeunesse, de nouveaux acteurs prennent des risques et bousculent les habitudes. Zoom sur deux d'entre eux : "Albert" et "Tu savais pas ?".

Dans le quotidien des enfants, le sport est partout : dans les cours de récré, à la télévision, dans les ouvrages documentaires, les bandes dessinées, les romans... Partout, sauf dans la presse jeunesse. Petit Pont, nouvel hebdo à partir de 7 ans, ferait-il alors figure de précurseur ?

« "Ramdam", ce n'est pas de la presse ! », nous prévient d'entrée de jeu Solène Chardronnet, à l'origine de ce nouvel objet éditorial. Alors, "Ramdam": magazine, livre ou mook ? Si, comme les ados, ce premier numéro ne se laisse pas enfermer dans des cases, il ambitionne pourtant de coller au plus près de leurs préoccupations.

Alors que le modèle économique de la presse jeunesse indépendante n'a jamais été aussi fragilisé, le magazine Geek junior semble traverser toutes les tempêtes. Né au coeur de la crise sanitaire, sa rédaction lance d'ailleurs un deuxième titre centré autour du manga, prouvant ainsi que le succès de propositions innovantes et d'intérêt public reste possible. Rencontre avec Christophe Coquis, geek-en-chef derrière ces projets éditoriaux.