En 2018, la transformation numérique à l'oeuvre depuis déjà deux décennies dans le secteur de la presse n'a pas fini de transformer toute la chaîne de valeur de cette industrie sur ses deux grands métiers : informer et communiquer. La lecture de la presse n'a jamais été aussi massive et fragmentée. Un phénomène illustré par l'expression Atawadac pour "Any time, any where, any device, any content" ou autrement dit "la lecture où je veux, quand je veux, comment je veux, et de ce que je veux".

Les données de l'ACPM, Alliance pour les chiffres de la presse et des médias, sont sans appel : 20 ans après le lancement des premiers titres de presse en ligne, 3 Français sur 4 s'informent sur des supports numériques, soit 40,1 millions de personnes mensuellement. Sans surprise, la lecture sur papier poursuit sa chute. Plus que 20% des Français s'informent en lisant un journal, contre 46% des France 6 ans auparavant. Un changement qui s'accompagne d'une évolution des modes de lecture.

Chaque année, des logiciels robots volent des entreprises de médias à hauteur de millions d'euros, en utilisant leurs contenus et data. Les éditeurs, perdants de ces méthodes, devraient recevoir des revenus supplémentaires au titre du droit d'auteur grâce à une douzaine de licences signées par le Centre français d'exploitation du droit de copie (CFC). Decryptage. Pas de chiffres.

Face à la croissance d'Internet la presse papier tente de résister. En France, imprimer des journaux et les distribuer n'a jamais été aussi coûteux. En mai 2020, le secteur a assisté à la quasi-faillite de son principal acteur Presstalis (75% de la diffusion de la presse nationale dont la totalité des quotidiens), liquidé à moitié par le tribunal de commerce de Paris. Une profonde remise à plat est en cours.

Opposé au projet de loi obligeant les Gafa à rémunérer les médias, Facebook a bloqué tous les contenus d’information en Australie, tandis que Google choisissait de signer des accords.

Pour la presse, "l'importance économique du numérique est croissante", explique Alain Augé, le Président du Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM). Il défend la gestion collective des droits numériques de la presse face aux plateformes Internet. Rencontre. Pas de chiffres. Extrait de la série de podcast "Presse, Gafa, et droits voisins", réalisée en association avec l'Institut des droits fondamentaux numériques, IDFRights.

La Cour d'Appel de Paris a établi, en 2021, que l'apport de trafic par Google ne vaut pas rémunération aux éditeurs de presse. Après la sévère condamnation de Google par l'Autorité de la concurrence, Pierre Louette, le patron de la presse et président de l'Alliance de la presse d’information générale (Apig) appelle à ce que la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins devienne enfin réalité. Interview.

Laurent Bérard-Quelin, à la fois président de son groupe de presse, la Société générale de presse, et président de la Fédération nationale de la presse d'information spécialisée (FNPS), perçoit les plateformes comme "des partenaires". Des partenaires "certes voraces et peu partageurs, mais des partenaires", explique-t-il. Selon lui, la reconnaissance du droit voisin pour tous les éditeurs de presse n’est qu’une première étape dans les relations avec les plateformes. Explications et détails à travers une interview. Pas de chiffres.