Pendant les vingt dernières années du siècle dernier et les dix premières de celui-ci, rock et rap ont façonné la culture mondiale sur tous les plans, exprimant, entre colère des ghettos et mal de vivre bourgeois, des modes de vie standard aux tréfonds de l'underground, toutes les colères, tous les désirs. À la fois élégant, subtil et vivifiant, audacieux et érudit, Simon Reynolds poursuit son travail de réflexion sur l'histoire monumentale du rock et du rap, les évolutions et les croisements de genres, et raconte, d'interviews en concerts, l'Histoire et les histoires (des groupes, des mouvements émergents). On y croise les Smiths, Public Enemy (auteur du morceau Bring the Noise qui donne son titre à l'ouvrage), PJ Harvey, Radiohead, Mantronix, Nirvana, The Clash, Dizzee Rascal, Kanye West ou les Beastie Boys, mais aussi des styles comme la jungle et la drum'n'bass. Au rythme des allers-retours entre New York, Los Angeles, Londres et Manchester, ce livre traque les liens étroits entre évolutions technologiques et création, désinvolture rock et musique populaire noire américaine, et trace une cartographie étonnante de relations et d'influences : un précieux arbre généalogique de la musique populaire qui agite nos pieds et nourrit nos esprits.

S. Reynolds analyse le phénomène de la "rétromania", comme une des caractéristiques de la musique actuelle. Il s'interroge sur la place prépondérante de ces recyclages nostalgiques, qui laisse entrevoir en filigrane un manque de créativité.

Une étude sur la rébellion féminine dans le rock. Les auteurs dressent un état des lieux de la culture et de la musique rock à travers son machisme. Ils analysent les artistes et leurs oeuvres afin de construire une généalogie d'une contre-culture qui, depuis les années 1960, déconstruit des formes particulières de masculinité tout en demeurant profondément misogyne. ©Electre 2020 (Electre)

Ceci est la première publication des éditions Audimat et nous sommes extrêmement fiers d'inaugurer notre catalogue avec un livre de Simon Reynolds, critique anglais dont l'écriture et les goûts nous ont marqués de façon permanente. Le Choc du glam est une histoire exhaustive du glam dans la pop et le rock, de Bowie a` Ultravox, qui re´ussit, alors me^me qu'elle revient sur des artistes des anne´es soixante et soixante-dix, a` nous propulser dans une re´flexion d'une actualite´ totale sur les liens entre la musique, l'image, l'identite´ et l'histoire des ide´es. Il y est question du genre et de sa performance, sonore ou visuelle, de la pratique camp de l'ambigui¨te´ et de la distanciation, et de la notion de glamour dont se nourrissaient les figures du mouvement. Un glamour assez e´loigne´ de l'ide´e que l'on s'en fait de nos jours – en ge´ne´ral lie´e aux industries de la mode et du luxe – et que Reynolds de´finit pluto^t comme un phe´nome`ne de fascination, un halo magique enveloppant certaines cre´atures. Le Choc du glam re´ussit aussi a` s'adresser a` la fois aux partisans de l'e´thique rock et a` ceux de la le´ge`rete´ pop : il reprend l'histoire a` la fin des anne´es 1960, principalement en Angleterre, afin de montrer que la musique de l'e´poque e´tait de´ja` parvenue a` un seuil pour le moins proble´matique de maturite´, et qu'il lui fallait donc entamer une cure de jouvence. Mais cette cure n'a pu avoir lieu, selon Reynolds, qu'en utilisant et de´tournant des innovations pre´cise´ment porte´es par ce rock adulte qu'elle voulait contredire et par la contre-culture qui l'avait rendu possible. Un jeu dialectique entre progre`s et re´gression, effet imme´diat et profondeur, qui guide a` peu pre`s tout ce qui nous stimule et nous charme dans nos explorations de critiques et d'auditeurs.trices, et qui re´sonne presque a` chaque page de cet ouvrage.

Recueil de chroniques sur les musiques électroniques hardcore, pour lesquelles l'auteur a théorisé le concept de hardcore continuum. Du jungle au drum'n'bass en passant par la techno, il montre que tous ces styles incarnent la dernière grande rupture dans les musiques électroniques, exprimant par un réalisme sale la volonté d'exorciser l'anxiété généralisée produite par le capitalisme débridé.